C’est d’abord un soulagement pour les parties civiles et les proches des victimes. La justice reconnaît que les atrocités commises sur les indigènes sous la présidence d’Efrain Rios Montt étaient planifiées.
Une décision saluée par les associations de défense des droits de l'homme comme le début de la réconciliation dans un pays où 200 000 personnes sont mortes ou disparues au cours d'une guerre civile de trente-six ans.
Mais comme l'explique Marcia Aguiluz, directrice au Centre justice et droit international (CEJIL), la portée de cette décision s'étend au-delà des frontières nationales. « En définitif, c’est une décision historique pour le Guatemala, et aussi pour tout le continent. Car c’est la première fois qu’un ex-dictateur est jugé par un tribunal national pour génocide et crimes contre l’humanité. Aujourd’hui, au Guatemala, nous avons fait un premier pas vers la réconciliation et la paix. Et cette décision des tribunaux guatémaltèques prouve qu’il est possible de rendre justice, même trente ans après. »
C'est enfin et surtout une première mondiale. Jamais auparavant un chef d'Etat n'a été jugé ou condamné par un tribunal national pour génocide. Ce crime, défini et employé pour la première fois au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a toujours été jusqu'à présent du ressort de la justice internationale. Le jugement de la justice guatémaltèque pourrait donc faire date et servir d'exemple à d'autres pays.