Les médias guatémaltèques avaient pourtant qualifié ce procès d'historique. Pour la première fois en effet, la justice se penchait sur les atrocités commises pendant la guerre civile qui a ravagé le pays, entre 1960 et 1996.
Elle reprochait à l'ancien général et président Efrain Rio Montt d'être responsable du massacre de plus de 1 700 indigènes. Pendant les premières semaines du procès, plus de 100 témoins et experts se sont exprimés devant la juge, décrivant les violences subies par les populations d'origine maya ixiles entre 1982 et 83.
Les proches de victimes ont mis beaucoup d'espoir dans ce procès ; son annulation pour vice de procédure est donc ressentie comme un coup dur. Certaines personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur indignation face à la décision du tribunal.
Une décision que la procureure générale ne veut pas accepter. Elle va déposer un recours devant la Cour constitutionnelle. La Cour devrait se prononcer dans le courant de la semaine prochaine. Jusqu'à l'issue de cette bataille judiciaire, l'accusé, Efrain Rios Montt, restera en prison.
« Terre brûlée ». Efrain Rios Montt, 86 ans, juste après son arrivée au pouvoir en 1982 à l'occasion d'un coup d'Etat militaire, avait pratiqué une politique, dite de la « terre brûlée » à l'encontre des populations autochtones guatémaltèques. Celles-ci étaient accusées de soutenir la guérilla de gauche alors que le monde se trouvait en pleine guerre froide.