Crimes de la dictature au Guatemala : plus de 6000 ans de prison pour un militaire

Au Guatemala, un tribunal vient une nouvelle fois de prononcer une condamnation exemplaire dans le procès d’un militaire jugé pour le massacre de 200 paysans, y compris des femmes et des enfants, en décembre 1982.

Avec notre correspondant régional, Patrice Gouy

6060 ans de prison pour avoir assassiné 201 personnes. C’est la peine que vient d’infliger un tribunal du Guatemala à Pedro Pimentel, un ancien militaire des forces spéciales «Kaibiles», accusé de crime contre l’humanité. Le tribunal s’est appuyé sur une enquête exhaustive sur tout le commandement militaire et la diffusion d’un film vidéo sur le massacre, dans le village de Dos Erres, département du Peten (600 km au nord de la capitale).

Les familles des victimes se sont succédées à la barre pour décrire les exactions des forces spéciales entraînées pour tuer et terroriser les populations. Deux témoins protégés ont accusé Pedro Pimentel d’être l’un des tortionnaires les plus cruels de l’exécution brutale des femmes et des enfants. Quatre autres militaires ont déjà été condamnés à 24 000 de prison. La législation pénale guatémaltèque établit comme peine maximum 50 ans de prison, ce qui équivaut pour ces tortionnaires à une condamnation à perpétuité.

Ce massacre insensé faisait parti du plan Sofia organisé et dirigé par le dictateur Efrain Rios Montt condamné lui aussi pour génocide et crime contre l’humanité.

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