C'est la première fois que d'anciens militaires sont jugés au Guatemala. Un gradé et trois sous-officiers vont devoir répondre de leurs agissements pour des faits commis, il y a 29 ans. Tous les quatre faisaient partie des troupes d'élite de l'armée guatémaltèque sous la dictature de Jose Efrain Rios Montt. Une des périodes les plus violentes de l'histoire du pays, confirme Sergio Morales, procureur aux droit de l'homme. « Selon les récits, les victimes furent frappées à mort sur la tête pour être ensuite jetées dans des fosses communes auxquelles ils ont a mis le feu. Ce fut une énorme tragédie, un des épisodes les plus cruels du conflit armé », précise-t-il.
« Un combat de près de vingt ans »
Pour Francisco Sanchez, un des membres de l'association des familles de disparus du Guatemala, l’ouverture de ce procès historique est « un aboutissement du combat mené depuis près de vingt ans pour exiger que les responsables de ce massacre soient jugés ». Et il ajoute : « On assiste à quelque chose de très important parce que certains des militaires qui ont participé à la tuerie s'apprêtent à témoigner contre leurs anciens collègues inculpés ».
Il y a 15 jours, la justice américaine avait autorisé l'extradition vers le Guatemala d'un autre responsable présumé du massacre. Onze autres anciens militaires soupçonnés dans cette affaire sont encore introuvables. La guerre civile au Guatemala a fait plus de 200 000 victimes entre 1960 et 1996.