Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Les 98 témoins, dont 16 femmes victimes de viols massifs et répétés, sont parvenus à faire condamner le dictateur Efrain Rios Montt pour génocide. Une victoire pour la justice, mais aussi pour la morale et l’humanité.
Le verdict de la juge Flores a été fortement applaudi : « L’article 376 du Code pénal établit le délit de génocide et prévoit une peine de 30 à 50 ans de prison. Dans le cadre de cet article, nous avons décidé d’appliquer la peine maximum de 50 ans de prison non compressible ».
Efrain Rios Montt qui est accusé d’avoir ordonné l’assassinat de 1771 indigènes de l’ethnie Ixil, a été arrêté à l’audience et conduit en prison. Il a qualifié ce jugement de « show politique international » qui affecte l’âme et le cœur des Guatémaltèques.
Cette sentence n’est pas définitive. Les avocats du général ont immédiatement fait appel et attendent la résolution d’un autre tribunal qui pourrait annuler le délit de génocide. Ce jugement, qui a divisé en deux le pays, est important pour le rétablissement de l’Etat de droit. Efrain Rios Montt est le premier chef d’État du Guatemala à être condamné pour génocide.