Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Si l’armée et le patronat se réjouissent de ce verdict en faveur d’Efraín Rios Montt, les défenseurs des droits de l’homme, les associations indigènes ou de citoyens, une partie de l’Eglise catholique, ne cachent pas leur déception. Ils estiment que la décision de la Cour constitutionnelle est la démonstration de l’extrême faiblesse du système judiciaire du Guatemala. Dans son éditorial, Prensa Libre souligne que le renvoi du procès ne veut pas dire que Rios Montt va automatiquement s'en sortir et qu’il est tout à fait possible que lors d’un nouveau procès la sentence soit la même.
De nombreux Guatémaltèques estiment que Rios Montt devait être condamné parce qu’il incarne le racisme et l’autoritarisme de la classe dirigeante et que l’annulation de cette condamnation confirme que l’impunité est toujours la seule loi qui régit le Guatemala.
Les plus modérés soulignent que ce verdict n'est pas une victoire ou une défaite car le procès n’est pas terminé et qu’il faudra attendre son issue pour savoir s il y a répétition de l'impunité ou si l’acceptation des pressions internationales permettra d’instaurer un véritable Etat de droit.
Le procès devrait être repris tel qu'il était le 19 avril, date à laquelle il avait été interrompu pour des problèmes de compétences. Les témoins entendus après cette date devront s'exprimer à nouveau. Ríos Montt avait été déclaré responsable du massacre de 1771 Indiens mayas pendant la guerre civile.