Guatemala: le président au coeur d'un réseau de corruption, selon la justice

Le scandale de corruption qui secoue le Guatemala depuis des mois a atteint vendredi la tête de l'Etat, avec la mise en accusation directe du président Otto Pérez par le parquet et l'arrestation de son ex-vice-présidente.

A quelques semaines seulement du scrutin présidentiel du 6 septembre, la justice a fait arrêter la vice-présidente Roxana Baldetti, et a accusé le président de diriger le réseau de corruption découvert au sein des douanes. Roxana Baldetti, 53 ans, est poursuivie pour association de malfaiteurs, fraude et corruption passive.

Près de la clinique où elle a été arrêtée, des dizaines de personnes ont fait éclater des pétards aux cris de « voleuse » et « corrompue », tandis que les automobilistes klaxonnaient leur joie au passage, a constaté un photographe de l'AFP.

C'est dire que la population guatémaltèque est remontée. Des milliers de personnes étaient descendues dans les rues ces derniers mois, pour réclamer la démission du président Otto Pérez, dont le sort est pratiquement déjà scellé.

A 64 ans, cet ancien général à la retraite, au pouvoir depuis 2012 et dont le mandat court jusqu'au 14 janvier 2016, a réussi jusqu'ici à éviter la levée de son impunité. Mais il ne pourra le faire indéfiniment. La justice dispose d'écoutes téléphoniques qui le mettent directement en cause.

Le scandale avait éclaté au grand jour le 16 avril avec le placement en détention du directeur des impôts et de nombreux autres fonctionnaires, accusés d'avoir touché des pots-de-vin pour exonérer des importateurs de frais de douane.

« Nous sommes convaincus de l'implication de madame Roxana Baldetti dans la structure criminelle «La Línea». Parallèlement, on a sollicité un avant-procès contre le président de la République, parce que l'on pense qu'il est lui aussi impliqué dans cette même structure criminelle », a confirmé la procureure Helma Aldama, contactée par la rédaction espagnole de RFI.

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