Les incidents liés à l'utilisation de drones se multiplient au Canada

Au Canada, la circulation des drones fait parler d’elle depuis quelques semaines. En particulier depuis samedi dernier, lorsque le passage d’un de ces engins téléguidés a causé une sacré frousse aux pompiers qui combattaient un grand feu. Cela se passait à l’ouest du pays, en Colombie-Britannique.

De notre correspondante à Québec,  Pascale Guéricolas

Les flammes ont ravagé samedi la région de Rock Creek (ouest), forçant l’évacuation d’une centaine d’habitants. De nombreux pompiers étaient mobilisés sur cet important sinistre. Pour les appuyer de nombreux hélicoptères et des avions-citernes. Le problème, c’est que ces appareils ont été cloués au sol. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un drone non identifié se promenait en l’air au-dessus de l’incendie, en dépit de toutes les règles de sécurité.

Pour les hélicoptères et les autres avions, heurter cet intrus peut s’avérer très dangereux, surtout si l’un de ces morceaux pénètre dans leur moteur. À au moins deux reprises, les pompiers ont donc dû laisser leurs appareils au sol, le temps que le drone ne s’éloigne. Une enquête est en cours pour tenter de retrouver le propriétaire de l'engin.

Incidents récurrents

Difficile de savoir exactement combien de fois un drone a perturbé le travail des pompiers, mais une chose est sûre, ce genre d’appareil téléguidé apparaît de plus en plus dans la rubrique des faits divers. Début août, un habitant de la Saskatechewan, dans les grandes plaines de l’Ouest a failli être frappé par un drone, tombé d’un arbre derrière chez lui. Il faut dire que le ciel canadien accueille de plus en plus ce type d’engins.

En 2013, le ministère des Transports a délivré un peu moins d’un millier de permis, contre presque le double l’année suivante. Cette circulation tous azimuts devient presque une spécificité du Canada, car la législation y est beaucoup plus souple qu’aux États-Unis. Plusieurs opérateurs de drone ou des entreprises, spécialisées dans la fabrication de ces engins, se développent donc au nord de la frontière. Et la législation ne suit pas toujours le rythme de cette industrie encore nouvelle.

Une formation pour les propriétaires

Actuellement, seuls les propriétaires de drones utilisés à des fins commerciales ou de recherche doivent se plier à un certain nombre de règles édictées par le ministère des Transports. Les engins téléguidés de particuliers, inférieurs à 35 kg, circulent sans aucun règlement, hormis l’interdiction de se trouver à moins de 9 mètres d’un aéroport, ou à moins de 150 mètres d’un bâtiment ou d’un véhicule, tout en ne dépassant pas 90 mètres d’altitude.

Plusieurs responsables de l’industrie aimeraient bien que ce loisir soit davantage encadré. On pourrait imaginer, par exemple, que chaque utilisateur reçoive une formation initiale sur la sécurité, ou que chaque drone soit muni d’une plaque d’immatriculation, comme une voiture ou une moto.

L'utilisation de cet engin peut en effet avoir des conséquences inattendues. Des biologistes ont ainsi constaté que le rythme cardiaque des ours, filmés par des drones à des fins de recherche augmentait considérablement. Jusqu’à 400% pour des femelles accompagnées de leurs petits.

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