A la Une: tous contre Donald Trump

Les propositions sur les immigrés du candidat à la primaire républicaine font largement réagir les éditorialistes américains. Dimanche, le milliardaire excentrique a souhaité, entre autres mesures, expulser du pays tous les migrants illégaux.

Le New York Daily News s'emporte contre ces propositions : « N'importe quel économiste doté d'un cerveau sait que l'immigration rapporte plus qu'elle ne coûte à l'économie américaine », clame le journal. « Trump répète à qui veut l'entendre qu'il veut rétablir la grandeur des Etats-Unis. En fait, il risque de lancer une guerre de la nation contre elle-même », « de la transformer en "Trumpistan" », écrit le quotidien, pour qui ce suffixe évoque immédiatement un pays en guerre.

Ses confrères du Washington Post se lancent dans le même type de comparaisons. « Ce que M. Trump propose n'est rien moins qu'un bouleversement manufacturier et humanitaire, à une échelle qui rivaliserait avec la crise des réfugiés en Syrie » avancent-ils.

Dans les colonnes du Miami Herald, un ancien ambassadeur juge que Donald Trump ne fait qu'offrir aux électeurs « de la viande rouge et de l'emphase ».

Finalement, le Washington Post s'amuse presque : « le résultat ironique [de ces mesures] serait de relancer l'immigration illégale », pourtant en baisse  « depuis 2007 ».

A Cuba, « sacrifier » ou non les droits de l’homme

Après la visite historique du secrétaire d'Etat américain à La Havane vendredi, la première depuis 70 ans, les journaux du continent analysent les conséquences du rétablissement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba.

Le quotidien nicaraguayen La Prensa concède que « La normalisation des relations Etats-Unis/Cuba est sans aucun doute un fait historique majeur ». « Le problème, c'est que personne ne dit qu'il est incomplet sans un accord (...) sur les droits l'homme », nuance-t-il immédiatement après. De son point de vue, ils font pourtant partie des « principes non négociables ».

Dans le même pays, El nuevo diario voit l'événement d'un autre œil. « Avec le temps, nous nous rendrons compte que c'était la meilleure solution », affirme-t-il. « Si Washington avait mis comme condition (...) les avancées dans le domaine des droits de l'homme », le régime de Raul Castro « n'aurait jamais accepté » la réouverture de l'ambassade américaine. « Il fallait profiter des circonstances », écrit-il, car « Les frères Castro sont désespérés », et « abattus » à cause de l'embargo. De plus, « Le Venezuela n'est plus qu'une main tendue incertaine », qui souffre « d'une crise économique ». « Qui restait-il pour les sauver ? », conclut-il.

Pour La Nacion, les deux gouvernements avaient sans doute chacun de bonnes raisons de se rapprocher. Le journal argentin regrette cependant la manière de procéder des Etats-Unis.

Dans une tribune, un journaliste argentin exerçant aux Etats-Unis admet : « Je suis d'accord sur le fait que la politique précédente des Etats-Unis, qui consistait à isoler Cuba, n'a pas fonctionné, et qu'il fallait essayer autre chose ». Mais après la visite de John Kerry, qui n'a pas invité de dissidents aux cérémonies officielles, il se demande : « Obama, pour rester dans l'histoire comme le président qui a "ouvert" Cuba, serait-il prêt à sacrifier les droits de l'homme ? »

En Equateur, l’état d’exception fait réagir

Depuis vendredi, de la fumée se dégage du volcan, qui est considéré comme très dangereux. Le président Rafael Correa a signé un décret qui soumet à la censure préalable la publication d’informations relatives à l’éruption. Le quotidien de Guayaquil El Universo s'étonne : dans ces cas là, la presse « devrait être un allié naturel » des autorités, « pour offrir aux citoyens les informations nécessaires ».

Le journal La Hora est plus critique. Il demande : « Comment justifier un état d'exception national ? », et choisit de répondre par l'absurde : « l'éruption du volcan affecterait des zones aussi isolées du pays que les îles Galapagos », qui se trouvent à presque mille kilomètres des côtes équatoriennes ? Pourtant, le journal public El Telegrafo, considéré comme proche du pouvoir, évacue les critiques. Il dénonce de « fausses tragédies ».

Le conseil électoral haïtien refuse d’annuler les élections

Le Nouvelliste rapporte cette information sur son site Internet, et ajoute que le CEP (Conseil Electoral Provisoire) s'engage toujours à publier les résultats préliminaires le 19 août. Pourtant, « Le CEP n'est toujours pas en mesure de communiquer les taux de participation », déplore-t-il.

 

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