À l'heure où le drapeau américain est levé sur le sol cubain la presse américaine s'inquiète de la situation des opposants politiques. « Plus de trois mille opposants ont été incarcérés à Cuba depuis le dégel des relations ente Washington et La Havane », affirme le Miami Harold. « La marche vers la liberté » de Cuba reste très lente selon le quotidien américain qui écrit: « Pour l'heure, le dictateur Raul Castro n'a montré aucun signe de relâchement en matière de droits de l'Homme ». Pour la rédaction, il ne faut pas se leurrer : « il a fallu six mois à Cuba et aux États-Unis pour négocier la restauration des relations diplomatiques. Il en faudra certainement beaucoup plus pour progresser sur de tels sujets de division. »
Si le Miami Herald estime que la diplomatie américaine aura dorénavant une plus grande marge de manœuvre pour défendre les dissidents, de son côté le Washington Post dénonce le snobisme avec lequel les États-Unis traitent ces opposants cubains. Le quotidien regrette leur absence pour la levée du drapeau américain à La Havane. « Ils incarnent pourtant les mêmes valeurs que le drapeau américain: la pluralité des points de vue et le libre choix d'un dirigeant par le peuple. »
Pour le Washington Post, le fait que John Kerry, le secrétaire d'État américain, n'ait pas invité de militants est une « révérence regrettable envers tout ce que représentent les frères Castro, à savoir: la dictature, et le règne par la peur. » John Kerry va tout de même rencontrer des opposants, mais à l’abri de tous regards. Pour le Washington Post, « c'est une insulte qui comble le désir de Castro de cacher les dissidents ». Pour le New York Times, cette cérémonie montre surtout que la stratégie des États-Unis en Amérique latine porte ses fruits.
Outre la normalisation des échanges entre les États-Unis et Cuba, le quotidien américain revient également sur l'entretien, cette semaine, entre Evo Morales et le chargé des affaires américaines en Bolivie. Un symbole important entre deux pays qui n'échangeaient plus depuis sept ans. Les États-Unis auraient également commencé à améliorer leurs relations avec le Brésil, la deuxième plus grande économie de l'hémisphère. Dilma Rousseff s'est rendue aux États-Unis en juin dernier. Les relations étaient tendues depuis 2013, quand la présidente brésilienne avait appris que les États-Unis l'avaient mise sur écoute.
91 % des Brésiliens rejettent Dilma Rousseff
Dilma Rousseff est justement en difficulté dans son pays. Dimanche une manifestation aura lieu contre son gouvernement. Au Brésil, la grogne ne cesse de monter après le scandale de corruption au sein de Petrobras. Les détournements d'argent de l'entreprise publique auraient fait baisser le PIB du pays de 1 % selon la version latino-américaine d'El País. Le quotidien explique que 91 % des Brésiliens rejettent le gouvernement de Dilma Roussef. Mercredi, Lula a tenté de venir en aide à sa camarade du parti travailliste comme l'explique El País. L'ancien président a demandé aux Brésiliens de prendre en compte l'intégralité des quatre années de gouvernance de Dilma Roussef, rapporte El País.
De son côté le président du Sénat, Renan Calheiro a proposé un plan de sortie de crise appelé Agenda Do Brasil. Mais pour le quotidien brésilien Estado de São Paulo, ce plan n'est qu'une vaste manipulation politique. Les 27 propositions de réformes qu'il contient n'apporteraient aucune réponse aux problèmes économiques actuels. Le Sénat chercherait à donner plus de pouvoir à Dilma Roussef et surtout à empêcher la chambre des députés de la destituer. Les députés sont fortement opposés à la présidente. Pour le quotidien Estado de São Paulo, Rousseff et Lula ne font que jouer la montre au lieu de faire face à la crise dans laquelle ils ont plongé le Brésil.