Lors du premier débat de la campagne pour la présidentielle 2016, Donald Trump a refusé de se soumettre à la discipline du parti républicain. Il n'a pas exclu de se présenter en candidat indépendant et défendu sa liberté de langage, et son droit à l'injure.
Dénonçant le traitement « injuste » que lui aurait réservé une journaliste star de la chaîne télévisée Fox News, Megyn Kelly, lors de ce débat organisé jeudi, Donald Trump a affirmé sur CNN qu'il n'avait « pas beaucoup de respect pour elle ». « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit », a-t-il lâché. La journaliste l'avait interrogé sur des insultes sexistes proférées par le passé.
Le parti a réagi en l'excluant d'un important forum où tous les candidats devaient s'exprimer ce samedi. L'organisateur, Erik Erickson, demandait à Donald Trump de s'excuser. « Je pense que ses propos étaient inappropriés. J'ai donc demandé des excuses à son équipe. Ils ont dit non. J'ai donc répondu : 'Je suis désolé, dans ce cas je préfère que Donald Trump ne participe pas à notre forum...'. Monsieur Trump sur Twitter m'a traité de leader faible et pathétique », rapporte Erik Erickson.
Le milliardaire rassemble pour l'instant 25 % des intentions de vote chez les républicains, 10 points de plus que Jeb Bush. Mais s'il apparaît en mesure de gagner la primaire et de devenir le candidat pour la Maison Blanche, aucun sondage ne lui donne une chance contre les démocrates. L'électorat féminin l'apprécie peu, c'est un euphémisme, et ses outrances effraient les républicains modérés. Les conservateurs ne savent pas comment gérer le phénomène Trump.