Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Aucun politologue ne donnait à Donald Trump la moindre chance pour la primaire républicaine. Les autres candidats conservateurs, rompus au jeu politique, se sont moqués et ont dénoncé ses outrances.
Mais le milliardaire domine tout le monde de plus de 10 points dans les sondages. Donald Trump a violé tous les tabous, proféré des insultes contre les migrants, des insanités contre ses concurrents et sa popularité a encore grimpé.
Pourtant, d’après John Gizzi, journaliste politique à Washington depuis 30 ans, si ce candidat fait effectivement la course en tête, il peut difficilement être élu. « Nous n’avons jamais vu un homme qui pèse sept milliards de dollars être élu président, tout comme nous n’avons jamais vu un candidat gagner la primaire, ou être sur un ticket, depuis 1940, sans jamais avoir été élu, sans avoir brigué de mandat, ou sans jamais avoir occupé de poste à responsabilité dans l’administration », analyse-t-il.
« Est-ce que les gens qui votent pour les primaires vont permettre à un homme tellement hors des normes habituelles, un extraterrestre pour beaucoup, d’être leur candidat ? », s’interroge-t-il. De fait, lorsque l’on demande aux sondés républicains s’ils éliraient Donald Trump président des Etats-Unis en novembre 2016, la réponse est négative pour la très grande majorité d’entre eux.
C’est donc toute la stratégie républicaine qui est grippée par le milliardaire, « un cancer pour le parti », selon le candidat Rick Perry, ancien gouverneur du Texas, qui n’atteint pas 5 % d’intentions de vote.
Comment, dans ces conditions, reprendre la Maison Blanche aux démocrates ? L’une des craintes des conservateurs est que Donald Trump, excédé par les critiques du sérail républicain, fonde un troisième parti. Cette configuration, de l’avis de tous, assurerait la victoire des adversaires.