La presse surnomme désormais le 51e État « la Grèce américaine », souligne le Washington Post. Le gouverneur de Porto Rico, Alejandro García Padilla a clairement annoncé à la télévision hier qu’il ne pourrait pas payer la dette de 73 milliards de dollars. Il en appelle à ses créanciers et surtout à Washington pour faire les changements nécessaires à la loi sur les faillites afin de sauver l’île. Car, explique le Washington Post, la loi sur les faillites dont peuvent bénéficier les municipalités et les entreprises, comme ce fut le cas pour Detroit ou Stockton dernièrement, ne s’appliquent pas aux États. Il faudra convaincre le Congrès pour qu’il change la loi.
Le gouverneur a proposé un plan en cinq ans pour juguler la crise, titre pour sa part Primera Hora. Une proposition après une rencontre entre des dirigeants politiques de Porto Rico et l’économiste Anne Krueger, ex-numéro deux du FMI qui a écrit un rapport alarmant, précise le Washington Post. Le plan pourrait inclure des mesures comme la réduction des postes d’enseignants et l’augmentation des impôts. Le gouverneur, lui, a précisé qu’il ne soutenait pas tous les points de ce plan, comme « le fait de considérer l’éducation comme un coût ».
La réponse « discrète » des autorités américaines
Pour l’instant, la crise de la dette portoricaine divise le Congrès, et la Maison Blanche reste muette, écrit le New York Times. Porto Rico ne bénéficiera pas d’un sauvetage fédéral, mais la Maison Blanche a exprimé son soutien à la possibilité de s’adosser au fameux chapitre 9, la loi sur les faillites. Mais selon le journal de New York, ce débat pourrait avoir des conséquences sur les élections de 2016, surtout en Floride qui compte de plus en plus de Portoricains qui ont quitté l’île à cause des problèmes économiques.
Les Portoricains devront « faire des sacrifices »
Le gouverneur Alejandro García Padilla a appelé les trois millions et demi de Porto Ricains à « assumer nos responsabilités » et à « faire des sacrifices », indique le Miami Herald. L’île a besoin d’un plan de restructuration, a-t-il insisté. Mais un tel plan aurait des conséquences non seulement sur Porto Rico, mais aussi sur les marchés américains, puisque l’île en fait partie, précise le journal de Floride.
Alors, « comment survivre dans la crise ? », demande Primera Hora : « On se démène avec ce qu’on a », répond un habitant. Les gens de toutes les catégories sociales ont souffert de cette récession qu’on vit depuis plusieurs années, explique l’économiste Leroy López, « Certains ont perdu leur emploi, d’autres ont du quitter le pays. Ceux qui restent ont peu de marge de manœuvre, et on doit trimer avec le peu qu’on a ». Un autre habitant dans les colonnes du Miami Herald conclut : « Les étrangers achètent tout à Porto Rico et je pense que c’est ce que le gouvernement veut. Maintenant que Cuba est en train de s’ouvrir, cela va contribuer encore plus à la destruction de Porto Rico ».
L’entrepreneur Donald Trump remercié par la chaine de télévision NBC après ses propos sur les Mexicains
C’est le scandale qui a nourri la presse mexicaine ces derniers jours. Le magnat de l’immobilier Donald Trump s’est lancé bruyamment le 16 juin dans la course aux primaires républicaines en vue de l’élection présidentielle aux États-Unis, en fustigeant la concurrence déloyale des Mexicains, et en tenant des propos racistes, mis en ligne par le Washington Post : « Lorsque le Mexique nous envoie ses gens », a-t-il lancé, « ils n’envoient pas les meilleurs. Ils envoient des gens qui ont beaucoup de problèmes et qui nous les infligent. Ils amènent la drogue, le crime, ce sont des violeurs, certains sont sans doute de braves gens… et ils ne viennent pas seulement du Mexique, mais de toute l’Amérique centrale, et aussi probablement du Moyen-Orient ».
Un discours largement condamné par les Mexicains y compris par les autorités, précise le journal. « Vous êtes viré », a annoncé la chaîne NBC à Donald Trump qui animait le programme The Apprentice, titre USA Today. Même écho du groupe Televisa selon lequel Donald Trump a offensé les migrants latino-américains et en particulier les Mexicains. Televisa a annoncé qu’il ne diffuserait pas les concours Miss USA et Miss Univers que l’homme d’affaire et politique organisait, signale Milenio.
Dernier jour de visite officielle de la présidente brésilienne à Washington
L’heure était à la détente entre Dilma Rousseff et Barack Obama, après l’épisode épineux des révélations des écoutes téléphoniques du portable privé de la présidente brésilienne par la NSA en 2013, suite auquel Dilma Rousseff avait annulé sa visite à Washington, rappelle Folha de Sao Paolo. Cette fois, l’ambiance était plus détendue, avec une visite au mémorial du leader des droits civiques Martin Luther King et un dîner à la Maison Blanche, rapporte le Washington Post. Et c’est aujourd’hui que Dilma Rousseff devrait faire une annonce qui anticipera celle du sommet climat de Paris en décembre prochain : le Brésil réduira à zéro la déforestation illégale dans son pays d’ici à 2025, indique O Globo. Et le journal de conclure que Barack Obama qui souhaite reverdir son mandat devrait lui aussi faire ce mardi une annonce ambitieuse sur l’engagement des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique.