Avec notre corres pondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
L'évasion de Richard Matt et David Sweat a été pour le moins spectaculaire, inimaginable dans cette prison surnommée « la petite Sibérie ». Les deux hommes avaient percé les murs d'acier de leurs cellules adjacentes et, grâce aux plans des canalisations de la prison, avaient réussi à sortir à quelques centaines de mètres des murs d'enceinte de la centrale.
Les gardiens ne se sont aperçus de rien, ni pendant les travaux, ni le soir de l’évasion. Ils ont retrouvé des vêtements en boule, sous les couvertures, le lendemain. Deux employés de la prison ont d'ailleurs été arrêtés pendant la cavale des deux hommes : une couturière amoureuse, qui a fourni du matériel, et un gardien amateur d’art, soudoyé avec des toiles peintes par l’un des prisonniers. Cette évasion ne pouvait pas avoir été organisée sans complices. L'enquête interne est toujours en cours.
La traque a duré trois semaines. Une chasse à l'homme qui a impliqué des milliers de policiers aidés de brigades canines, des hélicoptères et l'aide de la population locale, qui a, par exemple, permis de repérer Richard Matt.
Les habitants du nord de l'Etat de New York vont dormir sur leurs deux oreilles ce soir. La cavale des deux évadés de Dannemora a été pénible pour tout le monde, car c’est la vie de tout un Etat qui a été perturbé. Les habitants étaient enfermés chez eux, les visites à la prison supprimées et les barrages de police dressés sur les routes. La police avait mise en garde contre les deux évadés, extrêmement dangereux et armés. Cette traque est donc terminée.