Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les Etats-Unis ne versent pas de rançons aux preneurs d'otages, une politique maintes fois rappelée par Barack Obama et ses prédécesseurs. Payer des rançons rendrait les citoyens américains plus vulnérables, car « monnayables », et les sommes versées à d'éventuels ravisseurs financent le terrorisme. « C'est un cercle vicieux », expliquait encore mardi le porte-parole du président.
Ces derniers mois toutefois, les assassinats d'otages par les jihadistes ont délié les langues des familles. La mère de James Foley, tué par des terroristes voilà un an, s'est émue en public, car, lorsqu'elle a voulu rassembler une rançon pour tenter de sauver la vie du journaliste, elle a, dit-elle, été menacée de poursuites par l'administration. C'est en effet la loi aux Etats-Unis.
Changer la loi
Une loi qu'il faut changer, selon Gary Noesner, ancien négociateur du FBI qui donnait récemment une conférence sur ce sujet : « Le gouvernement lui-même ne peut pas ouvertement dire qu'il est d'accord pour payer une rançon. Toutefois, je pense vraiment que le gouvernement ne doit pas empêcher les familles ou les entreprises de payer dans un cas de kidnapping. »
Les familles souhaitent avoir la possibilité de payer des rançons, elles dénoncent aussi le manque de contact, et d'humanité dans la gestion de ces crises par l'administration américaine. La Maison Blanche planche sur la création d'une cellule spécialisée pour répondre à ces demandes.