Irak: la bataille pour reprendre al-Anbar piétine

Le 10 juin, une pause dans l'offensive contre le groupe État islamique a été décidée pour permettre aux civils de quitter la ville de Ramadi. En effet, alors que près de 100 conseillers militaires américains sont arrivés à al-Anbar pour entraîner les civils sunnites volontaires, la population, elle, continue à fuir : 220 000 personnes ont fui la région de Ramadi, ces derniers mois. 

Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferrat

Dans la banlieue de Bagdad, c'est jour de distribution de couvertures, matelas, bassines en plastique, ventilateur, etc. par l'Organisation internationale des migrations. Les familles déplacées d'al-Anbar sont souvent arrivées à pied avec un petit baluchon. Elles ont besoin de tout.

Fawa Saad a quitté il y a dix jours Ramadi. Il ne pouvait plus acheter de nourriture, tout était devenu trop cher. Et puis il a dû emprunter de l'argent pour trouver un véhicule. Son frère est encore à Ramadi. Il aimerait rejoindre Bagdad lui aussi : « Il y a encore des civils dans la cité de Ramadi, dont mon frère et sa famille. Mais il est coincé maintenant. Il ne peut plus sortir ; l'organisation État islamique les empêche de partir. Ils contrôlent tous les déplacements. J'ai peur pour lui. Ces derniers jours, j'ai du mal à pouvoir le joindre par téléphone pour savoir comment il va ».

Les autorités irakiennes ont présenté ce mercredi une nouvelle promotion de volontaires sunnites qui ont achevé leurs quatre mois de formation. Les jeunes recrues se sont surtout plaintes de n'avoir reçu qu'un mois de salaire depuis le début de leur engagement.

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