Guatemala: manifestations pour la démission du président

Samedi 16 mai, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du Guatemala pour réclamer la fin de la corruption à la tête de l'Etat. Les manifestants ont aussi réclamé la démission du président Otto Perez Molina, candidat à sa succession en septembre prochain. Une mobilisation rare dans le pays. Le pouvoir est empêtré dans une affaire de réseau de corruption et de fraudes aux taxes douanières. La vice-présidente a d'ailleurs dû démissionner.

Au Guatemala, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale et en province ce week-end pour réclamer la fin de la corruption dans les sphères politiques. Mi-avril, le parquet et la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala avaient révélé une affaire de réseau de corruption et de fraudes aux taxes douanières, opérée par le secrétaire particulier de la vice-présidente du pays, Roxana Baldetti. Celle-ci a assuré ne pas être au courant mais a démissionné le 8 mai dernier.

Les manifestations de citoyens de tous horizons comme celle de samedi sont peu communes au Guatemala. Mais cette fois, les Guatémaltèques ont réagi, comme l'explique Hector Reyes, avocat au Centre d'action légale des droits de l'homme (CALDH) du Guatemala : « C'est la fatigue de la société qui s'exprime. On est fatigués des niveaux de corruption qui ont dépassé les limites, donc nous nous sommes réveillés avec ces rassemblements pacifiques et nous demandons la fin de la corruption et de l'impunité. Nous approchons des élections et le message s'adresse aussi aux nouveaux responsables politiques en leur disant que la société guatémaltèque s'est réveillée et qu'on fera désormais un audit social minutieux sur ce que chacun des fonctionnaires de l'Etat devra accomplir. »

La démission du président Otto Perez Molina réclamée

Les manifestantsréclament également la démission du président Otto Perez Molina, qui se représente le 6 septembre prochain. Pour Hector Reyes, «c'est impossible qu'il n'ait pas été au courant de ce qui se passait. La presse guatémaltèque a publié la façon dont les biens patrimoniaux de ces deux hauts fonctionnaires ont augmenté pendant leur mandat, alors qu'on n'a pas assez de médicaments dans les hôpitaux, nous n'avons pas un niveau acceptable d'éducation, pas de sécurité non plus. Il fallait dire stop, on ne pouvait pas en rester là. Et c'est une bonne chose que ces réunions pacifiques aient réussi à revendiquer tout cela. »
 

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