Le président américain Barack Obama et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont effectué lundi27 avril une visite surprise au mémorial Lincoln, en plein coeur de Washington. Les deux dirigeants ont gravi, sous le soleil, les marches menant à l'immense statue de l'ancien président des Etats-Unis, située à l'une des extrémités du National Mall, vaste rectangle de verdure qui s'étend jusqu'au Capitole, qui abrite le Congrès.
Ce déplacement, qui n'avait pas été annoncé, intervient à la veille de la visite officielle du dirigeant japonais, avec rencontre dans le Bureau ovale, conférence de presse commune puis dîner d'Etat à la Maison Blanche.
Mercredi, Shinzo Abe s’adressera au Congrès, c’est une première pour un Premier ministre japonais. De nombreux dossiers sont à l’ordre du jour, comme l’accord commercial de libre-échange.
Shinzo Abe entreprend une visite délicate à Washington. Certes, le Japon est un allié privilégié des Etats-Unis, la Maison Blanche insiste sur le faste, et l’allocution devant le Congrès, mais cette venue donne lieu à des controverses.
Sur l’accord commercial de libre-échange, les conseillers de Barack Obama ont d’ores et déjà exclu une annonce. Washington souhaite un assouplissement de la position japonaise sur les produits agricoles, Tokyo demande de son côté des efforts sur l’automobile. L’aile gauche du parti démocrate est vent debout contre ce projet.
Les critiques de la communauté américano-coréenne sont par ailleurs publiques. Elle exige des excuses pour les « femmes de réconfort ». 25 parlementaires américains ont écrit à l’ambassadeur du Japon pour appuyer cette requête qui a peu de chances d’aboutir, mais assombrit le climat.
Washington et Tokyo élargissent leur coopération militaire
Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, John Kerry et Fumio Kishida, et les ministres de la Défense Ashton Carter et Gen Nakatani ont scellé ce lundi à New York la nouvelle version des « lignes directrices » de la coopération militaire entre les deux pays.
Les Forces d'autodéfense japonaises pourront désormais abattre des missiles tirés en direction des Etats-Unis, ou venir en aide à des pays tiers. Ces nouvelles directives suppriment les restrictions géographiques qui limitaient jusque-là la coopération nippo-américaine à l'archipel japonais et ses environs. Les directives permettront une meilleure coordination et un plus grand partage d'informations, dans la défense antimissiles par exemple, ou dans le domaine de la cybersécurité.