Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Malgré une pluie battante, des milliers d’opposants ont défilé dans les rues de Quito et de plusieurs grandes villes équatoriennes. Les slogans étaient aussi variés que les motivations des manifestants. Certains étaient dans la rue contre ce qu’ils appellent la dérive autoritaire du régime, ses attaques contre la presse ou contre les voix critiques dans les réseaux sociaux.
Beaucoup rejettaient le désir du régime d’instaurer la réélection indéfinie en utilisant sa majorité parlementaire. « Correa doit convoquer un référendum sur la réélection indéfinie, que les gens puissent voter » lance notamment de Gustavo Larrea, ancien allié et ministre de Rafael Correa.
La crise économique est là pour l'opposition
D’autres invoquaient le conservatisme moral du gouvernement ou encore des motifs économiques. Le gouvernement vient en effet d’imposer des surtaxes allant de 5 à 45% sur 2800 produits importés. La mesure, destinée à protéger la dollarisation du pays, est censée ne durer que 15 mois.
Pour Alberto Acosta, ancien allié de Correa, la crise économique est bien là. « Le gouvernement a échoué, assure Alberto Acosta. Les nouvelles taxes sur les importations montrent la profondeur de la crise économique. Le pays avance sans boussole ».
La fin de la manifestation à Quito a été marquée par quelques incidents violents. Onze personnes ont été arrêtées dans tout le pays mais il en faudra plus pour déstabiliser un régime encore populaire et majoritaire, en particulier dans le monde rural.