L'Equateur s'excuse auprès des indigènes de Sarayaku, une première

C’est une première en Amérique latine. Condamné il y a deux ans par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, l’Etat équatorien va s’excuser officiellement ce mercredi auprès des 1 200 indigènes kichwa du petit village amazonien de Sarayaku. Dans les années 1990, Quito avait autorisé des travaux d’exploration pétrolière sans avoir consulté la population.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Quatre ministres et le procureur général de l’Etat vont faire le déplacement. Ils seront reçus à 9H00 du matin (heure locale) par des milliers d’indigènes qui ont fait de Sarayaku un symbole : celui de la lutte contre l’exploitation pétrolière et pour la défense des territoires ancestraux.

Tout a commencé en 1992 lorsque les Sarayakus ont obtenu du gouvernement de l’époque le titre de propriété d’un territoire de plus d’un million d’hectares. Problème : quatre ans plus tard, Quito autorise des travaux d’exploration sur une partie de ces terres, sans demander l’avis et l’opinion de la communauté.

Les relations entre les indigènes et la Compagnie Générale de Combustibles, la CGC, vont rapidement se dégrader. Entre une grève générale, l’enlèvement de 4 jeunes de la communauté par des militaires et des ouvriers de la CGC, le blocus d’un fleuve permettant l’accès à la communauté, la Cour interaméricaine des droits de l’homme condamne l’Equateur à plusieurs reprises. La dernière fois il y a deux ans.

Pour autant, les excuses publiques de l’Etat ne mettent pas fin à la lutte des Sarayakus. Outre une compensation financière, les indigènes doivent encore obtenir le retrait des explosifs abandonnés sur leur territoire par la compagnie pétrolière il y a plus de vingt ans.

Partager :