Avec notre correspondante à New York,Marie Bourreau
C’est ce qu’on appelle une résolution de circonstance dictée par l’impérieuse nécessité d’exister sur le dossier ukrainien et de donner un poids politique au Conseil de sécurité. La délégation ukrainienne parle même d’une résolution pour sauver la face. Et c’est peu dire que les membres du Conseil l’ont votée pieds et mains liés à l’image de l’Américaine, Samantha Power. « La simple idée que la Russie qui a provoqué et qui continue d’alimenter la violence en Ukraine ait proposée aujourd’hui cette résolution appelant à une solution pacifique du conflit est pour le moins ironique, d’une ironie amère », résume-t-elle.
La résolution reconnaît la souveraineté de l’Ukraine et son intégrité territoriale mais ne fait pas référence au sort de la Crimée passée sous giron russe. Elle appelle par ailleurs les deux parties à respecter pleinement les accords de Minsk.
Les deux ambassadeurs ukrainien et russe se sont empoignés après le vote s’accusant mutuellement d’être responsable du conflit et de réinterpréter les accords. « On ne fait pas semblant. Il s’agit de nos frontières nous avons fait nos choix », défend Moscou. « Les Russes veulent constamment s’ingérer dans nos affaires et nous dicter ce que nous devrions faire », affirme de son côté Kiev. A 8 000 km du conflit ukrainien, une issue pacifique n’a jamais semblé aussi incertaine.