Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Comme prévu, le procureur Gerardo Pollicita a estimé que l’accusation d’Alberto Nisman contre la présidente Cristina Kirchner pour entrave dans l’affaire Amia était recevable. Il demande donc l’ouverture d’une enquête afin de savoir s’il y a eu, ainsi que le dénonçait Nisman avant sa mort, un plan destiné à blanchir les Iraniens inculpés pour leur responsabilité supposée dans l’attentat contre la mutuelle juive Amia, qui a fait 85 morts en 1994.
Le procureur ne se prononce pas sur le fond de la question. Techniquement, il aurait pu ne pas donner suite à l’accusation qui, de l’avis de nombreux juristes, paraît peu fondée. Mais, compte tenu de l’émotion suscitée par la mort de Nisman, le classement de l’affaire aurait soulevé un tollé.
En tout cas, la décision de Pollicita devrait renforcer la détermination des Argentins qui descendront dans la rue le 18 février. Officiellement, il s’agit de saluer la mémoire de Nisman, un mois après sa mort, mais cela pourrait tourner à la manifestation contre la présidente Cristina Kirchner.