Le procureur Alberto Nisman, retrouvé mort dans son appartement le 18 janvier, avait envisagé de demander l'arrestation puis la détention de la présidente argentine, Cristina Kirchner, et de son ministre des Affaires étrangères, Hector Timerman.
C'est ce que révèle « un brouillon de 28 pages, datant du mois de juillet 2014. Brouillon retrouvé dans la poubelle de l'appartement d'Alberto Nisman après sa mort », affirme Clarin qui publie aujourd'hui les photos de certaines pages du brouillon. « Le procureur Nisman voulait obtenir l'arrestation de la chef d'Etat et de son ministre pour entrave à la justice », explique encore le journal. Alberto Nisman enquêtait sur l'attentat commis en 1994 contre un centre juif, et il accusait Cristina Kirchner ainsi que plusieurs de ses proches de couvrir des suspects iraniens.
Pourtant, ce brouillon qui demande la détention de la présidente et du ministre des Affaires étrangères ne figurait pas dans le dossier d'accusation qu'Alberto Nisman comptait présenter devant le Congrès. Alors pourquoi le procureur a-t-il finalement décidé de ne pas l'inclure dans l'acte d'accusation ? C'est la question que se pose le quotidien Pagina 12. « Probablement parce qu'une détention préventive de la chef de l'Etat lui paraissait tout simplement démesurée ».
Susana Ciruzzi, professeur de droit à l'université de Buenos Aires, n'est pas de cet avis. Dans les colonnes du New York Times elle souligne que « Cristina Kirchner et Hector Timerman, en tant que membres de l'exécutif, bénéficient de l'immunité. Leurs arrestations n'auraient été possibles que si un juge avait autorisé un procès politique semblable à une procédure de destitution et s'il avait demandé au Congrès de lever leur immunité ». Et la juriste de conclure : « Alberto Nisman savait qu'une telle demande n'avait aucune chance d'aboutir. En revanche, le brouillon démontre les vives tensions qui régnaient entre le procureur et l'exécutif argentin ».
Venezuela : Maduro appelle l’Unasur à l’aide contre l'« agression US »
Au Venezuela, le président se tourne vers les organisations régionales après l'annonce de nouvelles sanctions américaines contre plusieurs hauts fonctionnaires vénézuéliens.
« Nicolas Maduro a sollicité le secrétaire général de l'Union des nations sud-américaines, Ernesto Samper. Le chef de l'Etat vénézuélien souhaite l'intervention de ce dernier afin de trouver une voie diplomatique pour éviter que les Etats-Unis ne s'enfoncent, comme il dit, dans une impasse concernant leurs relations avec le Venezuela », écrit Ultimas Noticias. Le successeur d'Hugo Chavez a également demandé à la présidence tournante de l'Unasur, actuellement assurée par l'Equateur, de prendre position face à ce que Nicolas Maduro qualifie d'« agressions américaines ».
Le journal El Nacional estime aujourd'hui que les nouvelles sanctions américaines contre plusieurs hauts fonctionnaires vénézuéliens constituent un tournant dans la politique de Washington. Puisque cette fois-ci, les nouvelles mesures émanent directement de la Maison Blanche, contrairement aux restrictions de visa demandées en décembre dernier par le Congrès américain. Et El Nacional de conclure : « Et que fait le gouvernement socialiste à Caracas ? Il persiste dans son discours anti-impérialiste alors qu'il n'a même plus l'appui moral de Cuba ».
Haïti : étudiants insatisfaits de l’accord pour une baisse du prix de l’essence
En Haïti, la grève des syndicalistes du transport en commun pour une baisse du prix de l'essence a bien été levée après un accord avec le gouvernement. Mais cet accord ne satisfait pas tout le monde. Ce mardi,« une trentaine d'étudiants ont dressé des barricades de pneus enflammés et de pierres sur plusieurs artères du centre-ville de Port-au-Prince, paralysant totalement la circulation », constate le site Haïti Press Network.
« Mécontents de la levée de la grève, ces jeunes - dont le pouvoir d'achat comme pour le reste de la population est en berne - plaident pour une baisse beaucoup plus considérable du prix du pétrole » que celle proposée par le gouvernement, rapporte aussi Le Nouvelliste. Selon Haïti Press Network, les étudiants sont déterminés à poursuivre leur mobilisation.
Salvador : annonce de la béatification de l’archevêque Romero
Au Salvador, les journaux se réjouissent aujourd'hui de la béatification de l'un de leurs héros : l'archevêque salvadorien Oscar Romero. Béatification annoncée hier par le pape François et qui doit avoir lieu au cours de l'année, rapporte La Prensa Grafica. Oscar Romero a été assassiné en 1980 par un commando d'extrême droite. Il a été le symbole même de l'engagement social. « La population salvadorienne porte l'archevêque dans son cœur pour son humilité et son engagement en faveur des plus pauvres », souligne le journal La Pagina aujourd'hui.