« Nous sommes venus, nous avons normalisé les ventes, nous avons convoqué les propriétaires » : c’est dans une version très personnelle du « veni, vedi, vici » césarien que Nicolas Maduro a rendu compte de ce qui est pour lui une nouvelle preuve de la collusion entre les milieux d’affaires et l’opposition pour faire tomber son gouvernement : des responsables de supermarchés qui réduisent le nombre d’employés pour créer des queues et « énerver » les Vénézuéliens.
Il y a une semaine, ces Vénézuéliens avaient manifesté par milliers à Caracas, dénonçant ces queues devant les magasins et l’inflation (record mondial sur un an), tapant dans des casseroles vides pour souligner le manque de produits de base – des produits que le Venezuela importe, en grande majorité. Le pays souffre de la baisse du prix du pétrole, qui lui apporte en temps normal 96% de ses devises, utilisées justement pour les importations. L'économie vénézuélienne est considérablement affaiblie.
Le gouvernement propose d'augmenter le prix de l’essence – aujourd’hui la moins chère du monde. Il accuse également : le mois dernier, Nicolas Maduro a appelé l’Assemblée nationale à enquêter sur une « guerre économique lancée contre son gouvernement », qui serait menée par les milieux d’affaires.
A quelques jours du premier anniversaire du début des manifestations anti-gouvernementales qui avaient fait officiellement 43 morts, la situation au Venezuela est, on le voit, de plus en plus tendue.