Ces derniers jours, les autorités cubaines ont relâché 53 prisonniers politiques. Il s'agit de cas négociés dans le cadre du rapprochement entre Cuba et Washington. Mais environ un tiers des 38 personnes relâchées la semaine dernière ne font l'objet que d'une « libération conditionnelle ».
Elizardo Sanchez , le fondateur de la Commission cubaine pour les droits de l'homme et la réconciliation nationale, s'en est félicité. Mais, ce n'est qu'un début, selon lui et il compte bien mettre le dossier sur la table lors de sa rencontre avec la délégation américaine.
« Nous allons sûrement aborder le thème du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, c’est un sujet inévitable. Mais, moi, en tant que défenseur des droits de l’homme, je ne m’exprimerai que sur un point : il faut que les parlementaires, en profitant de ces contacts diplomatiques et de la bonne attitude du gouvernement de Washington, incluent dans leur agenda de discussions avec le pouvoir cubain la libération d’une cinquantaine des prisonniers politiques qui purgent des peines longues dans les prisons cubaines. »
La délégation restera à la Havane jusqu'à lundi, le temps selon Elizardo Sanchez d'accentuer la coopération entre les deux pays pour obtenir la libération des prisonniers restants à Guantanamo. D'ailleurs, il prévient qu' il ne faut pas se fier aux effets d'annonce : « L’objectif, c’est d’avoir une réponse positive du gouvernement cubain, comme il l’a fait, il y a quelques jours, au sujet des 53 prisonniers politiques qui purgeaient des peines plus courtes. Mais, il faut signaler que sur ces 53 prisonniers relâchés, qui étaient dans la liste présentée par Washington, il était déjà prévu depuis l’an dernier que 14 soient libérés. »
La délégation américaine est composée de six parlementaires démocrates, quatre sénateurs et deux représentants. Elle est conduite par le sénateur Patrick Leahy. Ce dernier avait souligné le caractère exceptionnel de cet évènement : « Il s'agit de la première mission du Congrès à Cuba depuis le changement de politique annoncé par le président [Barack Obama] le 17 décembre. » Il assure également du souhait de « normalisation des relations » entre les deux pays et « d'explorer des opportunités pour une meilleure coopération ».