Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard
Le candidat de l’opposition se plaint d’être l’objet d’une campagne sordide ; la présidente sortante affirme être calomniée par un magazine qui l’accuse d’être au courant des scandales de corruption à Petrobras, la compagnie pétrolière... Le débat est parti sur les chapeaux de roues.
Aecio Neves en costume bleu, Dilma Rousseff, veste rouge et pantalon noir. Les deux concurrents sont debout face à face, à un peu plus de 24 heures du second tour. Des électeurs indécis sont invités à poser des questions sur l’insécurité, la drogue ou encore l’emploi.
Aecio Neves veut chasser la gauche au pouvoir depuis 12 ans. « S’il n’y pas un changement radical de politique économique, le pire est à craindre. Car ce que sentent les investisseurs va avoir un impact sur les travailleurs », affirme-t-il.
Dilma Rousseff se pose, elle, en garante des progrès sociaux, et qualifie son adversaire de rétrograde : « Nous qui avons tant lutté pour améliorer les conditions de vie, ne permettrons que rien ni personne, ni la crise ni le pessimisme, ne vous enlèvent le fruit de vos conquêtes. »
Net avantage pour Rousseff
A la veille du second tour, tous les observateurs notent un net avantage en faveur de la présidente sortante. Les sondages lui prédisent une victoire avec 53%, voire 54% des voix sur son adversaire de centre-droit.
Dilma Rousseff est donc sereine, et ce malgré le « boulet Petrobras » : l'hebdomadaire brésilien Veja a en effet lancé un pavé dans la mare hier en publiant 24 heures à l'avance l'édition dans laquelle il affirme que l’actuelle présidente et son prédécesseur Lula, étaient au courant de la corruption au sein du groupe pétrolier brésilien - des pots-de-vin versés par Petrobras à des élus du Parti des travailleurs, au pouvoir. Pour Dilma Rousseff, il ne s’agit ni plus ni moins que de « terrorisme électoral » à la veille d'un vote décisif.