Un drone de l’US Air Force de retour d’une mission spatiale top secret

C’est comme une navette spatiale, mais en modèle réduit. Sans pilote, il s’agit donc d’un drone, le X-37B s’est posé le 17 octobre sur une base militaire américaine de Californie après une mission qualifiée de « top secret » qui a duré vingt-deux mois autour du globe.

L’engin qui mesure un peu moins de neuf mètres est de retour sur Terre après avoir tourné autour pendant près de deux ans. Ses cinq tonnes se sont posées comme un banal avion sur la base militaire de Vandenberg, au centre de la Californie. Ce mini-vaisseau spatial construit par Boeing que ses créateurs appellent Orbital Test Vehicle (véhicule orbital expérimental), a été placé en orbite en décembre 2012. L’opération de lancement a eu lieu à Cap Canaveral, en Floride, à l'aide d'un lanceur Atlas V alors que le X-37B se trouvait dans une capsule protectrice. 

« No comment »

C’est la troisième fois que les Américains lancent ainsi dans l’espace ce type de drone et comme précédemment, le X-37B, est rentré sur Terre en autopilotage. Cette mission est la plus longue avec 670 jours dans l’espace pour cet avion spatial sans pilote contre 225 et 469 jours pour les deux missions antérieures. L’armée américaine s’est refusée jusqu’à maintenant à révéler l’objet de cette très longue mission. De la même manière elle conserve entier le mystère sur les équipements transportés par son drone.  

Quand on interroge les responsables du dernier vol, ils se contentent de répondre par un sonore « no comment », classement « confidentiel défense » oblige. Cela dit, les militaires consentent néanmoins à lâcher du bout des lèvres que le drone permet d’approfondir les connaissances en termes de « systèmes de protection thermique, de systèmes à énergie solaire, d’algorithmes de contrôle et de pilotage et atterrissage automatique ».

Pas de quoi faire taire en tout cas les spéculations qui vont bon train autour de ces expérimentations. Pour les uns il s’agit d’un satellite-espion. Des experts ont en effet relevé que le X-37B se calait sur le rythme de passage d’autres satellites de reconnaissance ceux-là, au-dessus de pays adversaires des Etats-Unis comme l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, la Corée du Nord… D’autres observateurs ont évoqué l’espionnage de la Chine en remarquant une similitude de trajectoire avec Tiangon-1, la station spatiale chinoise. Mais pour les spécialistes, aucune de ces hypothèses n’est à retenir sérieusement.

Armes de l’espace

De son côté, Futura-Sciences relaie une rumeur selon laquelle le X-37B aurait la capacité de déployer des satellites dans l’espace. Peut-être, avance le magazine en ligne, « a-t-il été envoyé pour cela et, éventuellement, récupérer le satellite avant son retour sur Terre ». Mais une autre rumeur affirme que la navette de l’armée de l’air a pour objectif de participer au développement des armes de l’espace. Moins pour les transporter, son volume est bien trop restreint, que pour les tester.

L’armée de l’air américaine décidera en temps et lieu quand le moment sera venu de dissiper le mystère qui entoure le X-37B. En attendant, tout ce qu’elle précise c’est qu’il y aurait d’autres missions avec comme objectif « d’étendre encore la durée » en orbite. D’ores et déjà, une quatrième mise en orbite est programmée pour 2015 à Cap Canaveral pour le X-37B.
 

 

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