Avec notre correspondante à Port-au-prince, Amélie Baron
Pour les anciens partisans du duvaliérisme, la sortie du cercueil de l'église est une ultime occasion d'exprimer leur allégeance à l'ancien dictateur. Mais parmi ceux qui crient « Vive Duvalier ! », certains sont trop jeunes pour avoir connu le régime oppressif. Jeachim Gelom n'avait que 3 ans lors du départ en exil de « Bébé Doc », mais il répète avec conviction les discours nostalgiques qui assurent que « sous la dictature, la vie était plus agréable ».
« C'était un grand président progressiste qui a aidé Haïti. En tant que jeunes, on se sent humiliés de voir comment le pays fonctionne. Or, sous Jean-Claude Duvalier, on avait 24 heures sur 24 l'électricité, la sécurité et l'eau potable. Les gens se respectaient et pouvaient sortir la nuit comme le soir. Vingt-cinq ans après, c'est le chaos total. Il faut qu'Haïti avance et Duvalier, c'est le modèle pour la jeunesse. Il a été le premier jeune à devenir président du pays. On est pour l'Etat de droit mais dans nos textes législatifs, il n'y a rien qui permette de juger Duvalier. »
Il n'y a aucune compassion pour les personnes disparues sous la dictature chez ces jeunes duvaliéristes. Les plaintes pour crimes contre l'humanité des victimes sont des bêtises, selon eux. Comme une menace, ils expliquent qu'ils ont tout pour prendre le pouvoir et restaurer l'ordre, tout du moins leur vision de l'ordre démocratique.