Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le gouverneur de Floride, Rick Scott, qui était présent, avait ordonné que les drapeaux soient en berne. Plus de 700 personnes se sont rendues à la synagogue de Miami pour assister à un service de près de deux heures au cours desquelles tous ceux qui ont pris la parole ont évoqué un géant souriant, idéaliste, généreux et avec toujours un petit regard malicieux.
Le père de Steven Sotloff, la voix brisée par l’émotion, a dit avoir perdu un fils et son meilleur ami, ajoutant : « Je sais que sa mort va changer le monde. » Sa mère, Shirley, qui, dans une video, avait lancé un émouvant appel au calife de l’EI pour qu’il épargne son fils, a rappelé sa passion pour le sport.
Un de ses cousins a lu des extraits de deux lettres écrites durant sa détention et qu’il avait pu faire parvenir à sa famille par l’intermédiaire d’un otage qui avait réussi à s’échapper. Il y tenait des propos pleins de sagesse : « Aimez-vous et respectez-vous les uns les autres. Ne vous disputez pas pour des bagatelles. Vivez votre vie au maximum. » Et, prophétique, il écrivait : « Si nous ne pouvons être de nouveau ensemble, peut-être dieu nous accordera-t-il de l’être au ciel. » Quant à sa soeur, Lauren, elle a joué un disque de son groupe préféré Pink Floyd, sélectionnant la chanson « Wish you were here » (« Comme j’aimerais que tu sois là »).