De retour au Parlement pour la séance hebdomadaire des questions au 1er ministre, David Cameron s’est montré très ferme : « Nous ne nous laisserons pas intimider ni dicter notre conduite par les jihadistes ». Pour le moment donc Londres n’a pas l’intention de changer sa stratégie face à l’Etat islamique en Irak malgré la menace d’exécution d’un autre otage cette fois britannique qui apparaît à la fin de la vidéo diffusée mardi. Rappelons, précise notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix, que les médias britanniques ont accepté de ne pas divulguer son nom, à la demande de sa famille.
Des frappes britanniques contre les positions de l’EI ?
Le gouvernement a tenu une première réunion du comité Cobra ce matin pour discuter de la réponse à apporter aux jihadistes de l’Etat islamique qui menacent sur cette dernière vidéo de tuer cet otage britannique. Après la réunion, le chef de la diplomatie, Philip Hammond assurait que Londres considérait toutes les options possibles pour protéger son ressortissant. Mais il a souligné que la Grande-Bretagne ne répondrait pas à la provocation de l’Etat islamique par une action immédiate. Autrement dit, cette vidéo ne changera en rien à la stratégie britannique en Irak d’après le ministre, qui a rappelé que, pour le moment, Londres a décidé d’apporter un soutien humanitaire aux gouvernements légitimes d’Irak et du Kurdistan qui combattaient la menace jihadiste et que c’était une stratégie à long terme.
L'éventualité de frappes britanniques contre l'Etat islamique est de plus en plus évoquée. D’ailleurs Philip Hammond n’a pas totalement fermé la porte à des frappes aériennes au côté des Etats-Unis puisqu’il a estimé que si des frappes pouvaient aider Bagdad alors Londres pourrait envisager une action militaire. Les différents partis politiques, notamment les Libéraux démocrates et les Travaillistes disent désormais ne plus y être opposés. Et cette option pourrait rapidement être déposée, tout va dépendre en fait de la réaction de l’opinion publique, ici, au sort de l’otage britannique.
«Du temps pour constituer une coalition»
Au cours d'une conférence de presse à Tallinn, en Estonie, où il est visite à la veille d'une sommet de l'Otan au Pays de Galles, Barack Obama a présenté ses condoléances à la famille de Steven Sotloff, le journaliste décapité par les hommes de l'EI : « Aujourd'hui, les prières du peuple américain vont à la famille du journaliste dévoué et courageux, Steven Sotloff. Du jour au lendemain, notre gouvernement a appris que Steven nous avait été enlevé dans un horrible acte de violence. Ses tueurs prétendent défendre les opprimés mais c'est Steven qui a traversé le Proche-Orient en risquant sa vie pour raconter l'histoire d'hommes et de femmes musulmans réclamant la justice et la dignité. »
Le président américain a égalementaffirmé mercredi que les Etats-Unis ne se laisseraient pas « intimider » par les jihadistes de l'Etat islamique : « Il nous faudra du temps pour que nous soyons capables de les faire reculer. Il nous faudra du temps aussi pour constituer une coalition régionale pour les combattre. Nos objectifs sont clairs. Il s'agira de détruire l'Etat islamique de manière à ce qu'il ne puisse plus nuire, non seulement en Irak, mais aussi dans toute la région et contre les intérêts américains. »