Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
De nombreux élus estiment que le temps de la réflexion est passé, alors que Barack Obama, égal à lui-même, montre un sang-froid que certains assimilent à une incapacité à décider. Même les démocrates, qui soutiennent la politique du président, font savoir que l’Etat islamique n’est plus un problème irakien. L’assassinat des deux journalistes en a fait un sujet qui touche tous les Américains. Il faut donc agir contre ces terroristes, jusqu’en Syrie.
L’administration n’est pas indécise, se défend le ministre de la Défense, Chuck Hagel : « La mission est très claire, nous présentons au président des options afin de dégrader et de détruire les capacités de l’Etat islamique. » Le vice-président, Joe Biden en déplacement dans le New Hampshire, a fait de son côté un discours chargé d'émotion : « Aujourd’hui c’est vrai, nous sommes en deuil mais le peuple américain est tellement plus fort, tellement plus résolu que nos ennemis ne peuvent l’imaginer. Et quand on blesse les Américains, nous ne reculons pas, nous n’oublions pas. » Et de rajouter : « Nous prenons soin de ceux qui pleurent, mais après cela ils devraient savoir que nous allons les poursuivre jusqu’aux portes de l’enfer, jusqu’à ce qu’ils soient traduits en justice. Car c’est en enfer qu’ils finiront par se rendre ! »
Les Etats-Unis en action
1 100 militaires sont désormais sur le terrain et plus de 120 raids ont été menés contre l’avancée de l’Etat islamique en Irak. La Syrie est la prochaine étape mais dans quelles conditions et dans quels délais. Les services de renseignements rassemblent depuis des semaines des informations sur les cibles potentielles.
La Maison Blanche souhaite d’une part un feu vert de la communauté internationale, d’autre part l’accord du Congrès afin de ne pas se retrouver dans la situation de l’administration Bush. Le passage est étroit pour Barack Obama qui ne veut pas s’engager dans ce qu’il estime être un bourbier, mais doit rassurer les Américains et redorer son image avant la fin de son dernier mandat.