Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Un nouveau modèle de sécurité, une panacée ? En tous les cas, le président Peña Nieto compte beaucoup – trop peut-être – sur cette nouvelle gendarmerie nationale pour sortir le pays de la violence et de l’insécurité.
Il est vrai que ses 5000 membres sont irréprochables. Ils ont été triés sur le volet. Presque tous ont moins de 30 ans. La plupart ont passé le bac ou ont une licence. Et ils ont été soumis à tous les examens de confiance. Comme gendarmes, ils ont reçu une formation à la fois policière et militaire pour assumer au mieux leur fonction en tant que police de proximité ou groupes d’action immédiate et de déploiement rapide.
Mais cette gendarmerie est loin du projet initial du président Peña Nieto. Elle devait compter 40 000 membres et être une force de police militarisée. Avec ses 5000 agents, elle est devenue une simple division de la police fédérale, une corporation trop souvent accusée de corruption et d’abus d’autorité.
Ce n’est donc pas pour rien si le chef de l’Etat a rappelé que le premier grand défi pour ces gendarmes sera de construire « une relation de respect et de confiance avec les communautés dans lesquelles ils seront déployés ». Une tâche difficile dans un pays où la police, quelle qu’elle soit, engendre seulement méfiance et rejet.