Avec notre correspondant au Mexique, Patrick-John Buffe
L’émergence de Morena sur l’échiquier politique mexicain n’est pas du goût de tous. Tout d’abord de la gauche et du Parti de la révolution démocratique (PRD), qui se sent menacé. Parce qu’il se présente comme le parti de la vraie gauche, de celle qui n’a pas signé de pacte avec le PRI et le PAN, Morena pourrait bien capter une partie de l’électorat du PRD. Ensuite, ce nouveau parti suscite des réticences chez de nombreux Mexicains, parce qu’il s’agit du parti d’Andrés Manuel Lopez Obrador, l’ex-candidat présidentiel de la gauche, souvent considéré comme un populiste doublé d’un justicier.
Lutte contre la corruption et la moralisation comme chevaux de bataille
Après trois ans d’efforts et un infarctus, Lopez Obrador a atteint son but : transformer le vaste mouvement populaire qu’était Morena en un parti politique. Mais pas n’importe lequel. Un parti qui ne soit pas dominé, comme l’est le PRD, par la corruption et les luttes pour le pouvoir. Un parti qu’il veut différent : « Morena signifie sécurité, emploi, justice et bien-être pour tous. L'honnêteté est notre étendard. Nous ne permettrons pas la corruption ! »
Non seulement il prétend faire du Mouvement de régénération nationale un parti honnête, mais il veut aussi moraliser la vie politique du pays et créer une authentique démocratie participative. Pour ce faire, le parti qu’il s’est taillé sur mesure devrait lui permettre d’être une troisième fois candidat aux présidentielles de 2018.