Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Durant les dix derniers mois, quelque 63 000 enfants ont été détenus, au Texas notamment, alors qu’ils tentaient de traverser illégalement la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Au dire du Mexique, ce flux migratoire n’entraîne pas un problème de sécurité. D’où la réaction du ministère des Affaires étrangères, qui a rejeté fermement la mobilisation de quelque mille agents de la Garde nationale du Texas tout au long de la frontière entre les deux pays. Le gouvernement mexicain estime en effet qu’il n’existe aucun changement négatif à la sécurité frontalière qui justifie cette mesure unilatérale.
Le déploiement en cours de ces militaires répond à la demande du gouverneur texan, le républicain Rick Perry. Son but : renforcer la surveillance sur la frontière pour empêcher l’entrée d’immigrants illégaux. Mais pour les autorités mexicaines, ces mesures ne contribuent en rien à la solution du problème migratoire qui doit être abordé de manière intégrale et sur la base d’une coresponsabilité entre le Mexique, l’Amérique centrale et les Etats-Unis.
Mais voilà. Il ne s’agit pas là d’une décision de Washington, mais bien d’un gouverneur qui plus est, est un potentiel candidat républicain à la Maison Blanche. De sorte que les protestations du Mexique n’auront aucun écho auprès de Rick Perry, pour qui la militarisation de la frontière texane doit être un exemple à suivre dans tout le pays.