Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
En 2001, l’Argentine était écrasée par ses dettes. Elle a été obligée de se déclarer en faillite sur 100 milliards de dollars. Mais, depuis 2005, comme l’a rappelé ce mercredi le ministre de l’Economie Axel Kiciloff, elle honore ses engagements. Elle a soldé ce qu’elle devait au FMI, négocié des accords avec les créanciers privés sur 93% de sa dette, ainsi qu’avec le Club de Paris, qui regroupe les créanciers publics.
Aujourd’hui, son seul impayé n’est pas de son fait. Il s’agit de l’échéance du 30 juin de la dette restructurée, qu’elle a réglée, mais qu’un juge américain a bloquée, pour forcer un accord avec les fonds « vautours », empêchant ainsi les créanciers de toucher leur dû.
C’est une situation inédite : pour la première fois, un pays est déclaré en cessation de paiement par les agences de notation alors qu’il peut et veut payer. En attendant que les différents groupes de créanciers fassent connaître leur position - et c’est l’intérêt de tous, y compris des fonds vautours, qu’il y ait un compromis -, l’Argentine sera privée des investissements qu’elle attendait, après avoir signé l’accord avec le Club de Paris il y a quelques semaines.