Au-delà du risque du défaut de paiement, Buenos Aires craint l'effet boule de neige, car une clause permet aux créanciers qui ont consenti une décote d'exiger à leur tour le remboursement intégral de leur prêt.
Dans ce cas, l'Argentine devrait rembourser au moins 100 milliards de dollars. Impossible pour le pays, qui s'est livré à une course contre la montre et espère repousser ses remboursements à 2015, date à laquelle la clause sera caduque.
Mais pour le moment les fonds vautours ne lâchent rien et menacent de s'attaquer aux ressources pétrolières du pays. La semaine dernière ils ont déposé un recours afin de saisir les actifs de la compagnie nationale de pétrole.
Scénario catastrophe
Aucune réunion prévue ce lundi 28 juillet à New York entre l'Argentine et le médiateur judiciaire, mais les discussions se poursuivent. Pour Georges Ugeux, banquier d'affaires et PDG de Galileo Global Advisors à New York : « une absence d’accord serait terrible ».
Ce scénario d'un défaut de paiement priverait non seulement le pays d'accès aux marchés financiers, mais surtout plongerait le pays dans un chaos. Confrontée à une récession, l'Argentine doit déjà faire face à une forte inflation de près de 30% accompagnée d'une dévaluation de sa monnaie autour de 20%.
En cas de cessation de paiement, c'est toute son économie qui en pâtirait. Les crédits aux entreprises ralentiraient, entraînant une baisse des investissements et une augmentation du chômage.
« Epée de Damoclès »
Cependant, Georges Ugeux considère que cette hypothèse n’est pas la plus probable : « il semble que ce scénario soit l’épée de Damoclès ». Selon lui, la médiation de Daniel Pollack, grand avocat new-yorkais, a des chances d’aboutir.
« Nous sortons de près de dix ans de négociations. Il faut sortir l’Argentine de l’impasse dans laquelle on est. C’est une partie de bras de fer, mais je pense finalement qu’on arrivera à un compromis », assure le banquier.