Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Il y a 48 heures, il était encore sous les verrous dans l'île d'Aruba, à la merci d'une possible extradition vers les Etats-Unis. C'est finalement avec le sourire et sous un tonnerre d'applaudissements que Hugo Carvajal a été accueilli en plein congrès du Parti socialiste vénézuélien. Recherché activement par les Etats-Unis depuis 2008, car suspecté d'avoir soutenu et financé les guérillas des Farc colombien, Hugo Carvajal est devenu ce dimanche persona non grata à Aruba, mais héros au Venezuela.
Une victoire pour Nicolas Maduro
Face à la pression de Nicolas Maduro, Aruba, mais surtout les Pays-Bas qui gouvernent cette île, ont donc tranché au détriment des Etats-Unis. D'un ton menaçant, le président vénézuélien avait appelé à éviter une détérioration des relations diplomatiques mais aussi économiques, énergétiques et commerciales. Les liens sont en effet étroits entre cette petite île des Caraïbes et le Venezuela. L'exemple le plus marquant, ce sont probablement les pourparlers entamés par Aruba depuis presque dix ans, pour faire partie de PetroCaribe, alliance permettant d'acheter le pétrole vénézuelien à des conditions préférentielles.
Cette sortie de crise diplomatique sert clairement les intérêts de Nicolas Maduro. Il avait fait de la libération de Hugo Carvajal une affaire personnelle. Les étreintes entre les deux hommes laissent comprendre toutes les tractations qui ont eu lieu pour la rendre possible. Le président vénézuelien a tout de même dénoncé, une fois de plus, un complot impliquant l'ancien président colombien Alvaro Uribe et les Etats-Unis.