Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« J'ai grandi en pensant que les dictatures étaient en noir et blanc, elles sont également en couleur, et nous les vivons aujourd'hui au XXIe siècle ». Déclaration lors de son audience de Leopoldo Lopez, qui a donc retrouvé ce jeudi 5 juin au matin sa cellule dans la prison militaire de Ramo Verde, au sud de la capitale, Caracas.
Les trois avocats de Leopoldo Lopez ont donc échoué dans cette première mission : ils n'ont pas réussi à infléchir la décision de la juge, rendue ce jeudi. Durant ces trois journées d'audience préliminaire, plusieurs figures de l'opposition se sont relayées à l'entrée du palais de justice, sous haute surveillance, pour exiger la libération de Leopoldo Lopez.
A l'intérieur, cent vingt preuves ont été présentées et surtout soixante-seize témoins ont été convoqués à la barre. « Cinquante-quatre personnes seraient des policiers, quinze autres, des agents de sécurité du ministère public », c'est ce qu'affirme la défense de Leopoldo Lopez.
De son côté, la procureure de la République s'est voulue d'emblée ferme : dès lundi, premier jour d'audience, elle avait validé toutes les charges retenues contre Leopoldo Lopez avant de mettre en cause « l'influence subliminale » du discours de l'opposant.
La date de son procès reste pour l'instant inconnue mais l'opposant encourt jusqu'à treize ans de prison.