Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Treize guérilleros abattus, c’est un succès pour l’armée colombienne, s’en est félicité le général Juan Pablo Rodriguez, commandant des forces armées. L’objectif visé n’a toutefois pas été atteint : les militaires voulaient la tête de Pastro Alape, un vieux guérillero. A près de 70 ans, il est toujours membre de la direction des FARC et très actif sur le terrain.
Mais l’opération montre que l’armée est à l’offensive, a insisté le général Rodriguez, en rappelant que depuis le début de mois de juillet, 116 guérilleros ont été tués au combat ou fait prisonniers.
Le gouvernement répond ainsi aux détracteurs du processus de paix - nombreux à droite - qui l’accusent de trop céder à la guérilla et qui soupçonnent les militaires de rester les bras croisés. A gauche, la lecture est différente. La guérilla a diminué ses opérations militaires depuis le début de l’année. Les FARC ont même déclaré des trêves unilatérales à l’occasion des récentes élections. L’enjeu est désormais de savoir si l’armée, avec cette nouvelle opération, cherche à accélérer ou à compliquer les négociations de paix.