Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Difficile désormais de ne pas croire aux chances de la paix. Les FARC viennent d’accepter officiellement leur responsabilité dans le conflit et de reconnaitre le droit à la réparation des victimes. C’était inimaginable au début des négociations. Il faut rappeler qu’en 2012, les guérilleros qui venaient d’arriver à La Havane déclaraient qu’ils étaient, eux, les vraies victimes du conflit.
On mesure le chemin parcouru. Il en reste à faire. Le texte rendu public samedi est en faite une déclaration de principes, en dix points, pour négocier un accord définitif sur les victimes. Les organisations de victimes participeront à son élaboration.
Le communiqué prévoit également la création d’une commission pour établir la vérité historique sur le conflit. C’était une exigence des FARC qui entendent bien ne pas assumer la responsabilité de la guerre. Il faut dire que l'accord est important parce que l'’Etat colombien reconnaît, lui aussi, ses responsabilités. « Nous ne sommes pas venus négocier l’impunité des uns et des autres », annonce le communiqué. A court terme, la grande question est de savoir s’il peut peser sur l’élection présidentielle qui a pris l’allure d’un referendum sur le processus de paix. Réponse dimanche 15 juin.
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Pour Maria Valencia-Gaitan, du collectif ¡No Olvides! (« N'oublie pas »), interrogée par Florencia Valdès de la rédaction de RFI en espagnol, « Cette déclaration de principe nous rend très heureux et nous espérons participer à l'accord. Il est particulièrement important pour nous qu'il ait été proposé à toutes les victimes, d'apporter leur point de vue. Cela permettra d'établir la vérité historique. »
« Parce que la seule façon de parvenir à la paix en Colombie, assène Maria Valencia-Gaitan, c'est que tous ceux qui ont souffert d'une manière ou d'une autre à cause de ce conflit, qui dure depuis plus de soixante ans, puissent participer à toutes les étapes du processus. Ce cinquième point est sans doute celui pour lequel notre collectif s'est le plus battu, car il s'agit du droit fondamental des victimes. Cette participation doit être directe et constante. Nous demandons qu'elle soit prise en compte. »