L'objectif pour la Russie est de créer des alliances dans les secteurs du pétrole, de l'énergie, de la construction aéronautique et de la médecine. Avant de s'envoler pour La Havane, Moscou a annulé 90% de la dette de 26 milliards d'euros contractée par Cuba envers l'Union soviétique et qui empoisonnait leurs relations. Les 10% restants seront investis sur place.
« Il restera 10% que Cuba et la Russie pourront utiliser pour réaliser plusieurs projets importants dans l'infrastructure cubaine : la construction d'usines dans le secteur de la métallurgie, de la mécanique et dans l'industrie légère, explique Vladimir Davidov, directeur de l'Institut d'Amérique Latine de l'Académie des Sciences de Russie.
La nouvelle législation cubaine, qui libéralise petit à petit son économie, ouvre de nouvelles perspectives. Non seulement pour les pays européens, mais aussi pour les entreprises russes sur le marché cubain. Je pense qu'en outre, la Russie va participer activement à la résolution des questions énergétiques à Cuba. Les entreprises pétrolières russes vont prendre part à l'exploitation, à la modernisation, et à l'extraction du pétrole sur les côtes cubaines. »
Vladimir Poutine s'est entretenu avec Fidel Castro puis avec le président Raul Casto. Il devait ensuite se rendre en Argentine puis au Brésil où il assistera à la finale de la Coupe du monde de football ce dimanche ainsi qu'au sommet des BRICS, les 15 et 16 juillet.
Répondre à l'ingérence par l'ingérence
Spécialiste de la Russie à l'université de Santiago du Chili, Olga Oulianova estime que Vladimir Poutine souhaite surtout étendre sa sphère d'influence sur le pré carré américain. « Poutine voit dans la crise ukrainienne l'ingérence des Etats-Unis et de l'Otan dans ce qu'il considère comme étant sa propre zone d'influence, qui sont les territoires de l'ex-Union soviétique, explique-t-elle. Donc au-delà d'une demande de soutien à ces pays d'Amérique latine dans la crise ukrainienne, Poutine agit dans une sorte de logique de miroir, pour montrer la façon dont les Etats-Unis pourraient se sentir en voyant la Russie s'immiscer dans leur propre sphère d'influence, avec des gouvernements qui critiquent verbalement et qui montrent ouvertement leurs différences et divergences avec les Etats-Unis. »
La chercheuse analyse l'attitude russe comme une tentative d'influence à la fois politique et économique : « La Russie veut s'impliquer, non seulement au niveau économique, mais également au niveau politique, pour marquer sa présence dans la région, note Olga Oulianova. Et précisément, l'Amérique latine se présente comme une région, et en tant que puissance régionale, elle devient un acteur important ».