Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Arrivé samedi à l’aube à bord du navire de transport amphibie, USS New York, Ahmed Abou Khattala, a été transporté par hélicoptère à une prison fédérale de Washington. Dans l’après-midi, il a comparu pour la première fois devant la justice américaine.
Cheveux hirsutes, longue barbe grisonnante, vêtu d’un survêtement à capuche, Ahmed Abou Khattala, a fait son entrée dans le tribunal, sans menottes, ni chaînes aux pieds. Il était accompagné d’un interprète et d’un avocats commis d’office. Le juge l’a informé de ses droits et lui a lu le chef d’accusation le visant : « conspiration en vue d’apporter un soutien matériel à des terroristes ».
Le ministère de la Justice a en réserve deux autres chefs d’inculpation plus graves dont celui de meurtre de l’ambassadeur américain Christopher Stevens qu’il garde pour le cas où le parquet aurait des difficultés à obtenir une condamnation. Khatalla qui sera de nouveau entendu mercredi a déclaré au juge qu’il plaidait non coupable. Dans diverses interviews accordées avant son arrestation, il a toujours affirmé que bien que se trouvant sur le lieu de l’attentat le 11 septembre 2012, il n’y avait pas participé.
Le ministre de la Justice, Eric Holder et le directeur du FBI, James Comey, se sont félicités d’avoir mis la main sur celui qu’ils considèrent comme l’un des principaux responsables de l’attaque contre le consulat américain de Benghazi. Les républicains qui avaient attaqué sans relâche la façon dont l’administration Obama avait géré la crise sont de nouveau sur le pied de guerre, critiquent cette fois la décision de juger Khattala dans un tribunal civil a Washington, au lieu de l’envoyer devant une cour militaire à Guantanamo, en tant que combattant ennemi.