A la Une: plus de zones tampon autour des cliniques du Massachusetts

La Cour suprême américaine déclare anticonstitutionnelles les « zones tampons » autour des cliniques pratiquant les IVG dans le Massachusetts

La plus haute instance juridique américaine a donné raison, hier, à des militants anti-avortement du Massachusetts. Dans cet Etat, il était jusqu’à présent interdit de manifester autour des cliniques qui pratiquent les interruptions volontaires de grossesse. Ces « zones tampon », mises en place par les autorités du Massachusetts en 2007, « avaient pour but de protéger les patientes mais aussi le personnel médical, victimes d'agressions verbales et même physiques », rappelle le New York Times. Ce jeudi, la Cour suprême des Etats-Unis a jugé ces zones tampons anticonstitutionnelles, puisque selon les 9 sages, elles violent le premier amendement sur la liberté d'expression.

La plupart des quotidiens déplorent la décision de la Cour suprême. Le Huffington Post dénonce un « jugement contre les femmes ». Le Boston Globe estime que ces juges font preuve « d’une naïveté déconcertante ». « Ne savent-ils pas ou ne veulent-ils pas savoir comment les choses se passent sur le terrain, à l'entrée des cliniques gynécologiques à travers notre pays ? », s'interroge le journal. « Qu'ils posent la question aux policiers du Massachusetts. Ce sont eux, les policiers, qui ont demandé que ces zones tampons soient élargies de 4 mètres initialement à 10 aujourd’hui afin de pouvoir mieux assurer l'ordre public ». Même son de cloche dans le New York Times qui renchérit : « C'est étonnant quand même : les juges disposent de leur propre zone tampon autour de l’immeuble de la Cour suprême, une zone bien plus importante d’ailleurs que celle dont bénéficient les cliniques gynécologiques dans le Massachusetts. Pourtant, ça n'a jamais empêché les manifestants de faire entendre leur voix... de l'autre côté du trottoir ».

A l’inverse, le New York Daily News se félicite de cette « victoire de la liberté de parole » : « L'agression physique est un crime », estime le tabloïd, mais « la parole, même bruyante et passionnée, est parfois la conséquence inconfortable de vivre dans une société libre ».

Canada : les autochtones remportent une victoire historique pour leurs droits
 
Au Canada aussi, une décision de la Cour suprême fait parler d’elle aujourd’hui. « C’est un jugement historique », s'enthousiasme le journal Le Devoir en Une. La Cour suprême du Canada a fini par reconnaître le « titre ancestral » du territoire de la Première Nation Chilcotin. Cette reconnaissance « vient avec un droit exclusif pour les autochtones de décider de l'utilisation de ces terres et d'en bénéficier », explique Le Devoir. En clair, cela veut dire : « Les Amérindiens ont le premier et dernier mot quant au sort de leurs terres ancestrales. Si le gouvernement fédéral veut empiéter sur ces territoires, il doit s’entendre avec la communauté concernée et obtenir son consentement ».

Cette décision historique affectera de nombreux projets d'exploitation de matières premières dans ces zones, comme par exemple l'exploitation des mines, des forêts, du pétrole ou encore le passage des oléoducs. D’autant plus, conclut Le Devoir, « que de nombreuses autres communautés autochtones vont désormais entamer la même démarche pour que leurs terres aussi soient reconnues comme ancestrales ».

Venezuela : création d’une « brigade contre les provocateurs de violences »
 
Un nouveau corps des forces de sécurité a été créé ce jeudi au Venezuela. Il s'agit de la « Brigade spécifique contre les provocateurs de la violence », c'est son titre officiel et elle fait d’ores et déjà couler beaucoup d’encre dans les journaux vénézuéliens. « Cette brigade, mise en place par décret présidentiel, est dotée d'une grande autonomie, aussi bien en ce qui concerne ses interventions futures qu'au niveau administratif et budgétaire », note El Universal. « Sa mission : neutraliser et contrôler les actions de groupes générant la violence », selon une note du ministère vénézuélien de l’Intérieur.

La création de cette brigade intervient après les manifestations des étudiants ces derniers mois. Et selon le quotidien El Nacional, « cette brigade n’a pour seul objectif que d’intimider les opposants au régime chaviste ». Les organisations vénézuéliennes des droits de l'homme dénoncent, elles, « la criminalisation de facto de toute manifestation pacifique ». 

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