Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Pour cette première rencontre, diffusée sur toutes les chaînes de télévision et les radios au Venezuela, le leader de l'opposition Henrique Capriles a fait face au président Nicolas Maduro. Le gouvernement et l'opposition se sont accordés sur un point : la volonté de vivre en paix dans le pays. Mais, les différences étaient nombreuses : Nicolas Maduro a demandé « que soit reconnue sa légitimité ». En face, la coalition d'opposition a demandé « plus de respect ». Des divergences également fortes parmi les Vénézuéliens puisqu'au lendemain de la rencontre, ils étaient très partagés sur la portée de cet événement.
Un « premier temps fort »
Il s'agit d'« un premier temps fort vers la démocratie au Venezuela », estime ainsi Carlos Calzadilla, en cinquième année d'architecture, qui se veut optimiste. Selon lui, la polarisation est très forte entre les deux camps, mais le dialogue reste possible. « Cette rencontre a suscité beaucoup d'attentes dans le pays. Dans mon quartier, je crois que tout le monde a écouté le débat. Depuis toujours, les deux camps se voient comme des ennemis. Alors le fait qu'ils se soient assis dans la même pièce, prouve qu'ils se respectent. Même s'il n'y a pas eu d'accord trouvé, cette rencontre montre que le pays peut s'en sortir. »
Alejandro Perez est lui aussi étudiant, mais il ne partage pas le même enthousiasme. Il dénonce une opération de communication de Nicolas Maduro. La preuve : les étudiants qui défilent dans les rues depuis deux mois n'étaient même pas invités. « C'est une farce, s’insurge-t-il. C'est un acte pour défendre le gouvernement. Nicolas Maduro appelle à la paix, mais il envoie des groupes paramilitaires pour nous lancer des bombes lacrymogènes et même nous tirer dessus. Je suis complètement désenchanté : aucun étudiant n'était présent et ça, c'est très triste. Cela signifie que tout est fait pour nous empêcher de parler. »
Les deux camps devraient de nouveau se réunir mardi prochain 15 avril.
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