Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Les débats ont duré six heures et près de vingt orateurs ont pris la parole jeudi 10 avril, lors de la première rencontre entre opposition et gouvernement. Si les propositions ont été peu nombreuses, cette rencontre est un vrai succès sur la forme. Hormis les débats de l'Assemblée nationale, jamais autant de ténors de la révolution et de l'opposition ne s'étaient retrouvés dans la même pièce pour dialoguer. D'emblée, Nicolas Maduro s'est posé en chef d'Etat condamnant fermement la violence des barricades : « Je n'ai jamais voulu être assis ici, mais les circonstances de l'Histoire me l'imposent » .
L'élément inédit de la soirée, c'est bien sûr la présence d'Henrique Capriles, le leader de l'opposition. Depuis l'investiture présidentielle de Nicolas Maduro il y a presque un an, jamais les deux hommes n'avaient dialogué ensemble. Henrique Capriles avait promis « de faire trembler le palais présidentiel ». Mais ce jeudi, le leader de l'opposition s'est contenté de présenter une photographie « d'un pays qui va mal ». Symptômes de la crise : la vie chère et l'insécurité.
Absence des étudiants
Henrique Capriles en a surtout profité pour de nouveau mettre en doute les résultats de la dernière élection présidentielle le 14 avril dernier. Enfin, les étudiants dans les rues du pays depuis deux mois sont les grands absents de cette première réunion de dialogue. De son côté, la députée d'opposition Maria Corina Machado, qui avait refusé d'assister au débat de ce jeudi, a promis de se rendre lundi prochain devant le Parlement européen pour dénoncer la situation de crise au Venezuela.