Venezuela: première rencontre entre gouvernement et opposition

Après presque deux mois de violences au Venezuela, la première réunion de dialogue a eu lieu entre les autorités du pays, autour du président Maduro, et plusieurs personnalités de l'opposition. La rencontre s'est tenue sous l'égide de l'Unasur, l'Union des nations sud-américaines avec les ministres des Affaires étrangères de l’Équateur, de la Colombie et du Brésil, présents avec le statut d'intermédiaires pour résoudre la crise dans le pays. Un représentant du Vatican était également invité à participer à l'événement comme « témoin de bonne foi ».

Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

Les débats ont duré six heures et près de vingt orateurs ont pris la parole jeudi 10 avril, lors de la première rencontre entre opposition et gouvernement. Si les propositions ont été peu nombreuses, cette rencontre est un vrai succès sur la forme. Hormis les débats de l'Assemblée nationale, jamais autant de ténors de la révolution et de l'opposition ne s'étaient retrouvés dans la même pièce pour dialoguer. D'emblée, Nicolas Maduro s'est posé en chef d'Etat condamnant fermement la violence des barricades : « Je n'ai jamais voulu être assis ici, mais les circonstances de l'Histoire me l'imposent » .

L'élément inédit de la soirée, c'est bien sûr la présence d'Henrique Capriles, le leader de l'opposition. Depuis l'investiture présidentielle de Nicolas Maduro il y a presque un an, jamais les deux hommes n'avaient dialogué ensemble. Henrique Capriles avait promis « de faire trembler le palais présidentiel ». Mais ce jeudi, le leader de l'opposition s'est contenté de présenter une photographie « d'un pays qui va mal ». Symptômes de la crise : la vie chère et l'insécurité.

Absence des étudiants

Henrique Capriles en a surtout profité pour de nouveau mettre en doute les résultats de la dernière élection présidentielle le 14 avril dernier. Enfin, les étudiants dans les rues du pays depuis deux mois sont les grands absents de cette première réunion de dialogue. De son côté, la députée d'opposition Maria Corina Machado, qui avait refusé d'assister au débat de ce jeudi, a promis de se rendre lundi prochain devant le Parlement européen pour dénoncer la situation de crise au Venezuela.

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