Au Venezuela, le face-à-face se durcit entre opposition et pouvoir

Le bilan des manifestations commencées il y a deux mois s’élève déjà à 39 morts. L’opposant Leopoldo Lopez ne sera pas libéré : le parquet a formellement accusé M. Lopez d'incitation à la violence, incendie et association de malfaiteurs. A Caracas, la manifestation pour réclamer sa libération n’a pas reçu le soutien escompté.

Avec notre correspondant à Caracas, Simon Pellet-Recht

L’opposition radicale perd du poids au Venezuela. Ils n’étaient plus que 3000 hier pour réclamer la libération de l’opposant Leopoldo Lopez incarcéré depuis la mi-février pour « incitation à la violence ».

Le dirigeant de Volontad Popular réclame depuis fin janvier le départ immédiat du gouvernement. Mais pour le jeune Carlos Dominguez, étudiant en communication à Caracas, il faut continuer le combat : « Normalement, nous sommes plus nombreux, mais nous avons toujours l’envie de lutter, de nous battre pour tous les droits que nous méritons et qu’ils nous enlèvent. »

La justice est accusée de partialité par l’opposition depuis des années. L’arrestation de Leopoldo Lopez et de plusieurs maires d’opposition de province au cours du mois de mars, n’ont fait que renforcer ce sentiment. En fin d’après-midi vendredi, plusieurs centaines de jeunes sont de nouveau allés à l'affrontement avec la police.

Impossible dialogue

Pour Ernesto Palacios, qui milite pour Volontad Popular, le parti de Leopoldo Lopez, la situation perdurera tant que le gouvernement réprimera les manifestants. « Comment peut-on s’asseoir avec eux alors qu’ils nous maltraitent et nous tuent seulement parce qu’on pense différemment ? explique t-il à RFI. Quand ils calmeront leur discours et reconnaîtront leurs erreurs, alors nous pourrons dialoguer. »

Une commission de l’Unasur est de nouveau attendue lundi pour tenter d’instaurer le dialogue entre le gouvernement socialiste et l’opposition vénézuélienne.

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