Obama peut-il refuser à un diplomate de l’ONU l'entrée aux Etats-Unis?

L'Iran n'envisage pas de changer d'ambassadeur onusien, après le refus de Washington de délivrer un visa à Hamid Abutalebi pour se rendre au siège de l'Organisation à New York. La Maison Blanche a justifié son refus de laisser rentrer le diplomate sur son sol par son rôle présumé dans la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran en 1979. Hamid Abutalebi affirme, lui, qu'il a simplement servi d'interprète à l'époque. L'administration Obama a-t-elle le droit de refuser à un diplomate des Nations unies de venir faire son travail ?

Le refus de visa à Hamid Abutalebi a provoqué une vive polémique parmi les spécialistes en droit international. D'un côté, il y a « l'accord de siège », qui date de 1947 et donc de la naissance des Nations unies. Ce texte fixe la ville de New York comme siège de l'ONU. Les Etats-Unis, en tant que pays hôte, s'y engagent à accorder aux diplomates des pays membres un libre accès aux bâtiments onusiens, et ceci indépendamment des relations pouvant exister entre les dirigeants de ces pays et le gouvernement américain.

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Cet « accord de siège » a été signé par le président américain de l'époque, Harry Truman, et approuvé par le Congrès américain. Mais déjà à ce moment-là, les législateurs de Washington avaient pris soin de rajouter un paragraphe important. Ce dernier stipule que les Etats-Unis ont le droit de prendre des mesures pour garantir la sécurité de leurs citoyens.

En conséquence, Washington n'a jamais refusé de délivrer un visa à un ambassadeur onusien, mais a limité à plusieurs reprises la liberté de mouvement de diplomates, notamment iraniens, à la ville de New York. Le refus de visa à Hamid Abutalebi crée donc un précédent juridique.

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