Iran: la politique d’ouverture du président Rohani passe mal auprès des conservateurs

En Iran, la mission semble difficile pour Hassan Rohani. Depuis son élection, le nouveau président tente de redorer le blason de l’Iran et de faire de la République islamique un pays « fréquentable ». Il multiplie d’ailleurs les gestes d’ouverture. Mais cette politique saluée par l’Occident lui vaut les foudres du camp conservateur.

Avec notre envoyé spécial à Téhéran, Sami Boukhelifa

L’appel à la prière résonne à l’intérieur du Majlis, le Parlement iranien. Sous son tchador, la députée Laleh Eftekhari se dirige vers la mosquée. Une fois son devoir religieux accompli, elle retrouve son rôle de parlementaire et comme tous les députés conservateurs, l’une de ses principales préoccupation du moment est la politique étrangère menée par son gouvernement : « Si le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a présenté ses vœux sur Twitter aux Israéliens, il a commis une erreur. Les principes du régime et la Constitution sont clairs : notre politique n’est dictée ni par une personne ni par le gouvernement. C’est le régime qui décide. »

« Rohani s’est fait berner »

A l’autre bout de Téhéran, au siège du journal Kayhan qu’il dirige, Hossein Shariatmadari, figure ultraconservatrice, patron de presse très influent, estime que Hassan Rohani s’est fait duper en acceptant l’accord de Genève sur le nucléaire : « Je crois que la chose la plus importante que l’on puisse dire sur l’accord de Genève, c’est qu’on ne peut pas faire confiance aux Américains. Hassan Rohani s’est fait berner par les Occidentaux. »

Alors que les négociations sur le nucléaire iranien sont sur le point de reprendre, les conservateurs rejettent tout dialogue.

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