Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Voilà plusieurs jours que la colère monte au Congrès. Le président Rohani a réussi à souder les parlementaires de toutes tendances, vent debout contre la nomination d’Hamid Aboutalebi. Le diplomate iranien a beau expliquer qu’il était interprète et qu’il n’a pas pris part aux actes violents dont ont été victimes les otages américains pendant leur année de détention, rien n’y fait. 35 ans après, la plaie est toujours à vif.
Le sénateur républicain Ted Cruz exige que son visa lui soit refusé. Le représentant démocrate Chuck Schumer n’est pas moins vindicatif : « On peut dire que c’est une insulte grave contre les Etats-Unis. Un véritable camouflet. »
Projet de loi
Les élus des deux partis préparent un projet de loi autorisant Washington à refuser l’entrée dans le pays de toute personne coupable d’actes de guerre contre les Etats-Unis. Le département d’Etat est « troublé ». Sa porte-parole, Marie Harf, explique que la question a été soulevée au plus haut niveau avec les autorités iraniennes. « Beaucoup de ces otages travaillent au département d’Etat […] Cette nomination est inquiétante. »
Mais les Etats-Unis n’ont à priori aucune prise dans ce cas. Hamid Aboutalebi, s’il est confirmé, serait en poste aux Nations unies, auprès d’une organisation internationale. L’administration américaine n’a donc en théorie aucune autorité pour refuser son « passage » sur le territoire.