La société Keolis, filiale de la SNCF, est en compétition dans l’Etat du Maryland pour la construction d’une ligne de chemin de fer. L’enjeu est un contrat de 6 milliards de dollars sur 35 ans, à partir de l’an prochain. Un ancien déporté, Leo Bretholz, a lancé une pétition contre la compagnie française. Il a été suivi par deux sénateurs du Maryland, l’Etat dans lequel il vit désormais.
« Nous ne pouvons pas admettre que la SNCF soit autorisée à poser sa candidature, écrit M. Bretholz dans un communiqué, alors que cette compagnie refuse d’assumer ses responsabilités, et d’indemniser les victimes ». Un combat que Leo Bretholz mène depuis des années.
« Ce n'est qu'une question d'argent »
« Ils devraient faire une déclaration comme celle-ci, lançait Leo Bretholz en 2011: "Nous avons vraiment mal agi, et nous avons aidé les nazis à envoyer des gens à la mort !" Ils ont gagné de l’argent en nous envoyant dans les camps de la mort, et maintenant ils veulent gagner de l’argent avec ce train. Ce n’est qu’une question d’argent ».
Ce n’est pas la première fois que la SNCF est ainsi montrée du doigt aux Etats-Unis ; c'est le cas à New York, en Californie, en Floride. Les actions en justice ne sont pas toutes éteintes. La société a pourtant versé toutes ses archives de la guerre 39-45 au musée américain de l’Holocauste. Et le président de la société nationale française a exprimé ses regrets voilà bientôt quinze ans.